Puis vint la crise et son lot de silences, de « grrr grrr connard » et de « mais qu’elle est chiante ! » – jamais prononcés mais pensés tellement fort – de ras-le-bol généralisé et de dîners boudeurs où l’on entendait que le bruit des couverts…
Et l’envie de fuir quelques jours cet appartement surchauffé et ce mari boudeur. Je commençais à regarder d’un peu trop près ce couteau de boucher acheté chez le Suédois. Hum.
Et Sabine, bloggeuse et amie que j’ai connue virtuellement à mes débuts (il y a presque trois ans !), puis en vrai de vrai quelques mois plus tard, m’a proposé de venir passer quelques jours chez elle, dans son Entreprise.
Ma fille pourrait jouer (ou mettre le bazar, au choix) avec les petits Associés et Sabine et moi on pourrait papoter à notre aise…
Bref, j’ai rempli un gros sac avec nos fringues, j’ai chargé la bagnole, je suis allée faire la pression des pneus et j’ai pris la route destination… quelque part en France !
J’ai poussé ma fidèle 106 au maximum de sa vitesse (elle monte pas bien haut la pauvre). Y’a pas à dire, elle a beau avoir 18 ans, elle vire comme sur des rails (copyright Pretty Woman).
Nous sommes arrivées pour déjeuner. Zorro et Pierrafeu n’ont pas été timides très longtemps tandis que Milou (saisissant de beauté, attention dans quelques années !) a mis plus de temps pour se laisser séduire.
Rosette était en déplacement professionnel loin de l’entreprise, elle nous a rejoint le soir. En quelques minutes, j’ai trouvé une nouvelle copine.
La Pédégère m’a tout fait visiter : la compta, le local-cantine, le service du personnel, le bureau de Grand Mari (qui est réellement un grand mari), la salle de réunion…
Grand Mari a prêté son tracteur à ma fille et m’a un peu expliqué son travail à l’entreprise et en tant que Grand Mari de la pédégère. C’était chouette, il est sympa Grand Mari.
Le lendemain, nous avons visité des curiosités de la région (mais je te dirai pas lesquelles sinon c’est trop facile !) en scindant la petite équipe des associés en deux.
Rosette s’est improvisée nounou d’enfer pour ma fille survoltée et particulièrement dégourdie (à 4 pattes hein) tandis que Pierrafeu a endossé le difficile costume d’assistant-shopping pour sa mère et moi. Et tout ça avec le sourire.
Je suis tombée amoureuse de mes petits Associés.
J’ai aimé la grâce et le minois de Rosette et sa petite voix de souris. Et je veux sa chambre ! Elle était complètement fan de ma fille…
J’ai aimé le calme de Zorro, le fait qu’il ne lâche rien (« Nanette, t’oublies pas hein ? tu m’as promis un ping pong ! ») et la couleur de ses yeux.
J’ai adoré les facéties de Pierrafeu (quel phénomène !) et, en amoureuse de la langue française, je n’ai pu qu’apprécier aussi la richesse de son vocabulaire. (en voyant mon Kindle un matin : « tu lis des livres là-dessus ? C’est épatant ! »).
Quant à Milou, je l’ai dit, il est saisissant de beauté. Il est grand, tout en longueur comme Grand Mari.Son petit caractère très très affirmé m’a fait beaucoup rire !
J’avoue que j’ai beaucoup ri avec les Associés. Sabine, plusieurs fois m’a dit « ah tu ris à leurs bêtises ! ». C’est bien connu, on rit toujours des bêtises des enfants… des autres !
Nous nous sommes tellement plu chez les Associés que nous avons prolongé notre séjour d’une nuit. Le soir, nous avons pris un petit apéro dans le jardin. J’ai eu la sensation d’être en vacances… C’était bien.
Ma fille, d’ordinaire méfiante et timide avec les gens qu’elle ne connait, s’est prise d’une véritable passion pour Grand Mari. Petits sourires en coin, mimiques adorables… je pense que j’aurais pu la laisser sur place sans problème !
Il a, bien sûr, fallu repartir… En embrassant la jolie Rosette, je lui ai demandé de ne surtout pas m’oublier !
En chemin, dans la grande ville d’à-côté, je me suis arrêtée pour prendre un peu d’essence… « Bonne route ! m’a dit la dame de la station service en voyant ma plaque d’immatriculation essonnienne.
Et en reprenant l’autoroute en sens inverse… j’ai eu quelques larmes. C’est sûr, on reviendra !