Combien de matins à chantonner au dessus de la table à langer ?

Combien de soirées à répéter sans cesse les mêmes mots ?

Combien de comptines INVENTEES pour elle ?

En toute modestie, je me dois de vous livrer la dernière :

« J’ai uneuh petiteuh main et sur cette petiteuh main, j’ai cinq doigts : le pouce, l’index, le majeur, l’annulaire et l’auriculaiiiiiiiire qui est tout tout petiiiiit » (prendre une voix de débilus maximus gaga pour plus d’émotion dans l’interprétation).

Comme pour mon fils ainé, j’ai à coeur que ma fille connaisse ses doigts. Pourquoi les doigts et pas les couleurs, les matériaux ou la différence entre chouette et hibou ? Parce que. C’est comme ça voilà.

Dimanche, elle aura deux ans, vendredi, son père en aura 31, et elle nous a fait ce cadeau. Comme un pansement sur mes petites plaies actuelles, comme pour me dire « allez Maman, bouge-toi le cul ! »

Ma fille, cette petite chose blanche et blonde complètement shootée à l’Ane Trotro (l’ami qu’il vous faut) a franchi ce cap.

Ladies and gentleman, ça s’est passé ce matin :

« Allez, on chante la comptine ! (ne met pas ton pied dans ton caca enfin ! – dis donc, ça pue ton truc), j’ai une petiteuh maiiiiiin et dans ma main, il y aaaaaa…. »

– Le POUCHE…

– (sanglots étouffés)

– L’INDECHE

– (larmes à l’oeil)

– Le MAZEURRRR

– Le NULAIRE

– (ah mon dieu !)

– Et l’ICULAIRE. I Pieure, l’est petit petit.

– (vite vite, un xanax !)

 

Folle de joie, j’ai appelé son père et je n’ai eu droit qu’à un « super ! je conduis là, y’a les flics ! ». C’est tout. Scélérat. Gougnaffier.

Moi je jubilais, je voulais faire quelque chose. Réagir. Cette enfant est surdouée !!!

Alors, je suis allée sur internet et j’ai décidé de l’inscrire au bac, en candidate libre.

La suite en juin prochain, on révise les couleurs là.