En vrai, je mens, j’ai pas de problème de nuit. J’ai des problèmes de soirées. Pas comme quand j’étais à la fac et que j’allais guincher en boîte dès minuit, une fois mon petit garçon couché et confié à une baby sitter ( et à 6 heures, je m’en occupais avec une heure de sommeil seulement – j’avais la santé !).

J’ai une fille qui se couche tard. Je n’en peux plus. Je rêve d’une soirée à moi dès 20h30, comme avec son frère. Ah cet enfant-là était parfait, le bon Dieu s’est vengé avec ma cadette :

– Moi, ton Dieu, j’ai bien vu que ton fils premier-né avait fait ses nuits à 1 mois et demi, pile quand tu as repris les cours au lycée. J’ai bien vu qu’il avait fait des siestes longues jusqu’à 6 ans.

Parfois, me penchant par-dessus mon nuage, je t’ai vue le border. Dans un sourire, il te murmumrait « bonoui manman » et s’endormait aussi sec.

Ton prochain enfant ne SERA PAS comme ça. Tu en chieras, telle est la volonté du bon Dieu.

Je suis croyante, donc je ne dirai rien. Mais j’en pense pas moins. Parce que j’en chie bordel. A l’heure où j’écris ces mots (21h42), ma fille fait des vocalises dans son lit. Ce ne sont pas des pleurs, donc je ne bouge pas. Le Mari est sur la route et rentre dans trois quarts d’heure. Je laisse pisser.

En parlant de pisser, j’ai envie de faire pipi mais grave. Je n’ose pas bouger, elle va m’entendre, se mettre debout dans son lit et ce sera foutu. Qu’est-ce que je peux faire ? Je voudrais qu’elle s’endorme seule, dans son lit. Je voudrais regarder ce match de Ligue des Champions sans être tendue comme un string en me disant qu’elle dort, ma fille, qu’elle rêve à un Iphone rien qu’à elle avec accès à tous les boutons sans que Maman dise non.

Je n’ai jamais menti sur ce blog, JAMAIS. J’ai romancé la réalité avec des blagues, des tournures de phrases mais je n’ai jamais menti. Je vous dois donc la vérité.

J’ai eu tellement peur de me faire repérer par la petite noctambule que j’ai… fait pipi dans un grand verre qui traînait sur la table. La honte. En même temps, vous ne savez pas qui je suis, donc bon, je risque pas la honte suprême demain en allant au supermarché.

En fait, c’est assez marrant de pisser dans un verre. En regardant mon pipi doré dans ce verre Coca (cadal du Mcdo), j’ai réalisé le côté misérable de la situation. La honte quoi.

Mais celles et ceux qui me lisent sont des parents en grande majorité. Alors vous SAVEZ. Vous savez que peu importent les règles qu’on se fixe quand ils naissent : je ne crierai pas sur mes enfants (grosse blague), j’expliquerai toujours les punitions, pas d’écran avant 3 ans (grosse grosse blague)… Peu importent ces règles donc, nous les balayons d’un geste quand il s’agit de REPOS, de SOMMEIL, de TEMPS POUR SOI.

Alors, oui, oui, j’ai fait pipi dans un verre. Je le referai si ça veut dire que ma petite fille, cette petite emmerdeuse couche-tard, ne m’entends pas et trouve enfin le sommeil.

Je veux une soirée-télé. Je veux un peu de silence. Je ne veux pas ranger pour la centième fois le meuble DVD qu’elle aura vidé (poke ma Sabine et le meuble des Tupp-tupp).

Je ne veux pas en avoir marre d’elle au point de hurler à mon mari « tu la gères paskeuh jenpeuplus ! ».

Je t’aime ma poupée blonde, je t’aime comme une dingue, comme j’aime ton frère. Les prunelles de mes yeux. Je t’aime, tu n’imagines pas à quel point. Ta peau, ton odeur, tes yeux, ton sourire, ton langage qui s’enrichit chaque jour… Quelle fierté. Je t’aime…

MAIS FAIS DODO, BORDEL. (et pas à 23 heures, s’il te plait.)

Post scriptum : L’auteur de ce blog tient à préciser qu’elle est détentrice d’un lave-vaisselle et que, par conséquent, le verre objet du présent article sera nettoyé à grands eaux.

Elle tient à préciser que le contenu du présent article est strictement personnel, tout comme le pipi objet de ce récit.

Enfin, elle demande : que celui qui n’a jamais pissé en ds lieux innaproprié lui jette la première pierre.