En ce moment, j’essaie de faire comprendre à Monsieur Nanou que j’ai besoin de plus d’attention. Je veux dire, merde, j’ai maigri, je vais chez la coiffeur, je me tartine d’huile parfumée en sortant de la douche : ça mérite un traitement de princesse.

Tu parles ! Entre son taf, le foot deux fois par semaines et ces foutus joints de carrelage, je suis transparente. Pour nos noces de cuir, j’ai pensé qu’il ferait un petit effort. Et ben non. Bien, bien, bien.

Et pourtant, j’avais lancé des signaux de fumée en signalant la disparition inquiétante des SMS enflammés depuis plusieurs années.

D’autres signaux encore en mentionnant l’air de rien que j’attendais beaucoup de notre deuxième anniversaire de mariage. Je ne m’étalerai pas sur cet épisode et sur le manque cruel de recherches menées pour me trouver un cadeau. Bref.

Samedi, il n’y a pas très longtemps, j’ai travaillé à l’extérieur toute une journée. C’était le pied franchement. De bosser et d’échanger avec d’autres personnes, d’avoir mal à la plante des pieds le soir (quelle bonne fatigue !)… et de savoir qu’il gérait la petite seule. Je suis sadique.

En revenant, j’ai cru sentir une odeur de bouffe dans l’escalier… « Petit coeur… » je me suis dis.

Tu parles !

– Alors, t’as fait quoi aujourd’hui ?

– Bah rien, je peux rien faire avec la petite !

J’ai même pas râlé. J’avais passé une trop bonne journée.

Je continue mes signaux de fumée et mes messages subliminaux. Pourquoi je ne dis pas les choses franchement ? Parce qu’à part « Pffffffffff » et « Ouais c’est ça », toute discussion est pour le moment impossible. Et puis on discute souvent dans la cuisine et tous ces couteaux… enfin tu m’as comprise.

Je viens de terminer Cinquante Nuances de Grey (Fifty Shades Of Grey), le roman caliente qui fait couler beaucoup d’encre et qui fait beaucoup parler à la télé (en général en mal, on le qualifie – à tort selon moi – de porno de la ménagère).

J’ai personnellement adoré ce bouquin, que j’ai acheté sur mon Kindle et dévoré en deux jours. C’est très étrange, très chaud (ne nous leurrons pas), le tout dans une atmosphère un peu à l’eau de rose comme dans les Harlequin. Si les mots « baise-moi » ne te choque pas, tu peux y aller les yeux fermés !

Je ne suis pas particulièrement difficile en bouquin, je l’ai déjà expliqué ici, les précieux littéraires me qualifieraient même de « main stream » (genre j’aime les trucs commerciaux – pas faux cependant !).

Dans ce roman muy caliente donc, le beau gosse en titre couvre sa petite amie de cadeaux et échange avec elle des mails toute la journée. Genre il lui offre un Mac Book parce que la pauvre, elle n’a pas d’ordi. Et comme il lui demande de se documenter sur la soumission (hum), il faut un ordinateur à cette pauvre enfant.

Il lui envoie comme ça tout plein de trucs et des mails tout gentils et sucrés.

Des papillons (et des menottes) plein les yeux, je m’en ouvre (hum hum) à mon cher mari :

– Tu vois, dans Fifty Shades, Christian emmène Ana faire du planeur. Il lui offre une super voiture et un ordinateur. Et du champagne. Et il lui envoie plein de mails gentils. Aaaaaaaaaah (soupirs envieux et désespérés).

– Hmmmm. Tu voudrais que sois plus comme lui ?

– Heu, bah la voiture pas forcément (quoique), mais bon, le reste… Les petites attentions…

– D’accord. Il parait qu’il l’attache au mur pour la fouetter. Ca peut être drôle.

Voilà-voilà. J’ai encore perdu une occasion de me taire. Je vous laisse, je vais m’acheter des menottes.